Le dernier

Publié le par Ségo et Micka



On déjeune ... avons nous bien fait ?!?
Le route n'est pas longue : 2H00.
Finalement ça n'est pas tant la route sinueuse qui nous donne la nausée, mais la conduite sportive de notre chauffeur.
Sportive, je ne sais pas si ce terme peut lui être désigné, car il n'a AUCUNE maîtrise sur son véhicule ...
Voilà comment ça se passe ( mais pas seulement pour ce cas ci, pour quasi tout chauffeur au Laos, Vietnam ... Asie !! ) :
1. La première vitesse ils la connaissent juste au démarrage du véhicule.
2. Le principe est d'ensuite rester toujours en 4ème voir 5ème.
3. Dans la côte le véhicule bourdonne d'ennuis et n'a aucune patate.
( 3,5. Le chauffeur meurt d'impatience de voir son véhicule reprendre de la vitesse )
4. Dans la descente c'est roues libres et on fonce comme des tarés qui cherchent à se suicider ( sauf qu'on nous a pas demandé notre avis ).
5. on en vient à : aucune maîtrise de la part du chauffeur sur le véhicule ! ( je vous raconte pas dans les virages ce que ça donne ! ).

Nous voici à Muang Sing.
Nous avons choisis ce village ci pour un départ de trek car il est dit dans le guide, qu'ici ils sont moins touristiques et davantage porté sur la rencontres des villages et de ses habitants ( il y a au moins 5 ethnies différentes dans la région, notamment les Akhas que nous souhaitons beaucoup rencontrer ).

Le village en lui même est tout petit, une rue principale ( nous sommes à 10 kil de la Chine ), sur ses bords quelques hôtels, restos ( hum disons 4 ! ), trois agences de trek, quelques petites "supérettes", un marché de nuit ... voilà à peu près tout.

A mesure des renseignements que nous prenons dans une des agences de trek, on se rend compte que c'est cher, personne ne s'inscrit ( ah oui, il y a nous !!! ) et que question villages ( rappelons que c'était notre intérêt premier ) ça ne soit pas vraiment ça.
On s'engage pour partir le lendemain matin : 2 jours-1 nuit trek facile à modéré.
On sera tous les deux, avec un guide parlant Anglais -Saigo- ( ça ressemble beaucoup à Ségo et pourtant il lui faudra plusieurs heures avant d'arriver à m'appeler par mon prénom !! et un guide local -Usan- .

Nous commençons  à bord d'un tuk-tuk jusqu'à un premier village Akah en bord de route, réputé pour sa fabrique de pâte de riz.
Ici on les voit entrain de refroidir après la cuisson sur des bambous.
Ces "plaques" de pâtes sont vendues telles qu'elles sur le marché local pour qu'ensuite les gens les utilisent à leur gré; mais lorsque l'on va au resto elles sont découpées le plus souvent en lamelles de 2cm pour les fameux "fried noodles"  ( notre plat préféré en Thaïlande, ça, ça va vraiment nous manquer !!! ).



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Puis toujours en tuk-tuk nous allons jusqu'à un autre village Akha d'où commence le trek à pied.
C'est aussi, dans ce village que vit Usan, notre guide local et que nous l'embarquons pour notre virée.
Saigo nous fera remarquer que les Akah ont toujours de très grandes maisons, car ils ont plus de bois et peuvent se permettrent ce luxe ( je ne comprend pas vraiment pourquoi ils en auraient davantage, car chacun va chercher son bois comme il le souhaite dans la forêt ... jamais facile d'avoir vraiment des renseignements à toutes nos questions ... ).

Nous partons à travers les rizières à sec, au milieu des champs de culture de mais, de canne à sucre et d'évéas.

Nous avions rencontrés des Laotiens vivant en France et donc parlant Français à Luang-Prabang qui nous ont expliqués que les Laotiens sont très faignants. En revanche ces petits malins de Chinois qui entourent le nord du Laos ont la vision large et grignotent petit à petit le Laos comme par exemple ici où nous sommes.

Ces cultures que nous traversons sont donc destinées à la Chine.
Les Laotiens les cultivent et quand arrive la période de la récolte les Chinois en échange de finances viennent par camions récupérer leur marchandise qu'ils traiterons chez eux.
Il arrive que dans d'autres cas, les Chinois apportent leur aide aux Laotiens pour diverses choses mais en contre partie il demandent un bail sur des terres allant parfois jusqu'à 150 ans. On imagine sans mal l'impact que cela donne au fil des années ( et ces dires ne viennent pas uniquement de notre regard de voyageur mais également des Laotiens ), ce pays perd de ce qu'il est et devient de plus en plus à la "Chinoise".
Dans le nord on rencontre bientôt plus de Chinois que de Laotiens, on entend parler cette langue aux coins des rues, des panneaux aux écritures Chinoise, des restos et plats typique de Chine etc, etc ...
Espérons que ce pays ne se fasse pas "manger" dans les années à venir ...



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On grimpe, on grimpe et devinez : on grimpe !
Le paysage est superbe, plus on monte et plus on voit à perte de vue les étendue des rizières. Lorsqu'elles sont vertes on se doute que le paysage doit être encore plus sublime.
On croise des paysans au travail, des femmes, des enfants, qui labourent avec leur pioche la terre sèche pour y planter le maïs ( on se rend encore une fois compte de notre diffénce de vie et de la chance que nous avons quand aux conditions de travail - même si on ne veux pas rentrer "jober"-  ).
Les guides nous montrent comment utiliser certaines plantes, écorce pour le baume du tigre, là où l'on trouve les chenilles comestibles, les "plumeaux" d'herbes pour la confection des balais ...
On rencontre de drôles de petits insectes,on les croirait venue du monde magique du film "avatar" c'est assez envoûtant de les regarder.
Le chemin est long, on ne cesse de monter et dur !
Puis on ne cessera de descendre et dur !
Le tout avec un soleil de plomb.
Cloques et mal aux genoux sont de mise !!!
Enfin on voit au loin le village ...


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Nous sommes observés autant que l'on observe ...
Si l'on venait avec un regard sans l'envie de comprendre ses ethnies des montagnes, les qualificatifs seraient très vite : rustres, bourrus, sales, pas accueillants.
Après une heure à se regarder, des échanges commences à se faires ...
Un sourire, quelques mots comme on peut ...
Nous sommes dans un village Akha.
Nous pensions les voir habillés de leurs tenues traditionnelles, mais il semble que ça ne soit que pour certaines occasions. Seules certaines femmes âgées portent quelques touches de cette tenue ( qui est vraiment superbe, c'est avec beaucoup de regret que nous ne pourront les voir ).


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Suite à cette rude montée sous un soleil de plomb, cette si longue descente où, à mi-parcours, nous pouvons apercevoir notre village d'accueil; nous arrivons à un petit cours d'eau.
C'est l'heure de la douche et savon à la main, nous éliminons cette sueur qui a tant coulé au cours de la journée : quel bien ça fait !
Nous repartons pour une nouvelle bonne grimpée
( mais courte ) menant au village.
Nous rencontrons sur le chemin un groupe d'enfants coupant de longues perches de bois dans la forêt.
Ils sont là au milieu du sentier à manger comme une sorte de gros oignon
( qu'ils semblent avoir trouvé dans les arbres ). Ils les trempent dans du sel mélangé à des piments. Pas tellement à notre goût, nous poursuivons notre route, passons l'école, et entrons ensuite dans le village.

 

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De jolies petites maisons, en bambou ou en bois, toutes sur pilotis.
Nous sommes accueillis par les animaux : chiens, chats, cochons et poules sont en libertés. Les cochons eux, ont la particularité d'avoir des armatures en bois autour de la tête. A quoi cela peut il bien servir, pauvres cochons !!!
Les villageois sont tous affairés à leurs tâches. Certains très actifs et d'autres qui sûrement viennent supporter les travailleurs en les regardant.

Saigo notre guide nous emmène à la maison où nous passerons la nuit.
Elle est donc sur pilotis et nous accédons à l'entrée par un escalier.
A l'extérieur il y a une terrasse qui est abritée sur l'avant.
Dedans, une grande pièce à vivre avec un espace où ils font le feu, sur un carré de terre battue. Il y a une armature au dessus, pleine de suie, où pendent des épis de maïs et des ustensiles de cuisine.
Sur le côté une pièce longue et étroite qui doit donc servir de chambre.
Chats, chiens, poules, enfants et femmes se promènent dans la maison.
Seuls les buffles et les cochons n'y ont pas accès.
Les buffles sont accrochés sous la maison et les cochons eux, harnachés de l'armature de bois qui, ainsi, les empêche de gravir les escaliers.

 

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Nous déposons nos sacs et commençons avec une tripotée d'enfants, certains à moitié nu, à faire des bulles.
Celles que nous avions achetés à Chinatown au Vietnam justement pour cette occasion.
La nouvelle fait le tour du village et une bonne dizaine d'enfants, des femmes et d'hommes se prennent au jeu, ils sont tous là à attendre leur tour ...

 

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Nous visitons le village et découvrons la " scierie ". Une équipe d'hommes est entrain de couper des planches sur une énorme lame de scie circulaire entraînée par un groupe électrogène ( ça fait vraiment peur ... ). C'est la principale attraction du village. A cette période sèche, les gros travaux de culture étant impossibles, tous se mettent à la réfection ou à la construction de nouvelles maisons. Tous s'entraident. Certaines femmes préparent les panneaux de feuillage utilisés pour les toitures, d'autres donnent la nourriture aux animaux, se lavent, fil le coton, s'occupent des tout petits, préparent le repas ...

 

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L'heure du repas venu, nous sommes appelés dans une maison différente de celle qui nous accueille.
On nous explique que cette maison est toute neuve et que les propriétaires invitent toutes les personnes qui les ont aidés à la construire
( les maisons de bambous aux toits de feuilles sont pour les plus pauvres, les autres faitent de bois et aux toitures de tôles sont pour les plus "aisés" ).
Une toute petite bougie éclaire la table et ses plats. Tout n'est pas ragoûtant. Il y a de la chèvre cuite avec ses os et ses abats, un bol de sang à moitié liquide et des légumes vapeur. Heureusement qu'il y a du riz et de bonnes doses de " Lao Lao ", le whisky Laotien qu'ils servent à grandes razades.
Mettons nos principes de coté et goûtons ce repas de fête ...

Un autre repas nous attend dans notre famille d'accueil.
Nous mangerons tour à tour, vingt deux personnes vivent sous ce toit.
C'est celle du chef de village, âgé de 23 ans, héritier du statut de son père mort il y a six mois à l'âge de 43 ans.
Âmes sensibles s'abstenir, ceux qui ne veulent pas boire dans le verre d'un autre ou utiliser sa fourchette ne mangerons certainement pas ce soir, car tout ici est passé de mains en mains sans passer par la case vaisselle. Pas d'eau courante, seul quelques bidons en provenance de la rivière ...
Encore beaucoup de Lao lao, c'est la fête à la maison, photos, chansons et même un bon massage lao bien rustique pour nous " relaxer ".

 

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Au dodo, partis pour une nuit bien agitée. Tant de monde sous ce toit, discutions, rigolades, bébés qui pleurent, chiens qui se battent, cochons qui ronchonnes ...

Au réveil, Ségo retrouve son petit chat d'à peine quelques semaines, elle est si chouette. Nous pensons à Mei et Fuji qui elles sont tant choyées, et sommes écoeurés de voir comment ici, ils traitent les animaux. Les chiens ne reçoivent rien à manger, ils happent ce qui tombe des assiettes au cours des repas. Ils reçoivent par contre beaucoup de mauvais coups, de pieds, de casseroles, de bottes, de bâtons ... Ils sont donc trés méfiants, impossible de les caresser. De toute façon ils finirons à leur tour dans l'assiette des villageois ...
( espérons ne pas avoir mangé du chien !!! ).

Notre guide, nous prépare le petit déjeuné : les restes du repas de la veille; puis nous concocte le repas du midi qu'il dispose non pas dans de " belles boites en plastiques à l'occidentale ", mais dans de belles feuilles de bananiers passées sur les flammes pour qu'elles puissent être pliées sans se casser, le tout ligoté par un petit ruban de bambou.

C'est l'heure des au-revoirs, nous reprenons la marche avec les jambes engourdies de la veille.
Je suis dans mes pensées, celles des moments vécus dans ce village.
Assez froid à notre arrivée, certains semblais méfiants, je ne savais pas comment les aborder. D'autres plus souriants, se renfermaient à notre demande de les photographies ...
( nous respectons leur choix et n'aurons aucunes photos des beaux chapeaux des femmes Akhas ). Certaines femmes au contraire, plus avenantes, moins timides, initierons Ségo au filage du coton mais sans grand succès !!!

Tous se sont déridés la veille au soir autour de la table, quelle convivialité, c'était la fête du Laolao !!
Un peu mal à la tête quant même au levé !!!
Quel privilège de pouvoir ainsi intégrer le monde de ces ethnies vivants en quasi autarcie en haut de leurs montagnes.
Mais mon dieu, quel chance de ne pas y être né ... Quelle dure vie de labeur, une espérance de vie aux alentours de cinquante ans, et déjà très jeunes ils sembles usés par leur très rudimentaire niveau de vie. Subsister doit être leur priorité.

Peu après notre départ, nos guides à la recherche du chemin nous ferons passer dans la jungle qui nous rappelle beaucoup trop le Cambodge.
Le terrain est accidenté, glissant où, de nouveau, il faut se frayer un chemin à travers les branches.
Une heure durant, avec une chaleur étouffante de bon matin et la sueur qui nous coule dans les yeux, nous grimpons, et retrouvons enfin le vrais chemin.
Nous marcherons à flanc de montagne toute la journée.
Descente, montée, redescente ...
Ségo se plaint de ses genoux durant les descentes
( petit souci de tendon ) et la route est pourtant encore trés longue.
Le paysage est superbe.
Il nous arrive de dominer la vallée où nous voyons parfois de grandes zones déforestées par les villageois. Ce bois est utilisé pour la construction de leurs maisons ou revendu à la ville, puis sur ces carrés de terrains ils vont y cultiver du riz.
C'est un travail éreintant, qui de plus ne permettra que de faibles récoltes, mais c'est un bon complément, permettant à chaque famille d'avoir son lopin de terre
( ici le travail de la terre est accompli individuellement par chaque famille ).

 

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Notre arrivée au prochain village est sans arrêt repoussée, " dans une demi heure " nous disait notre guide Saigo ( certains se rappellerons de la scène des "Bronzés" où, Josiane dit "ça fait deux heures que ça fait un quart d'heure ..." ).
Et puis, après on ne sait même plus combien de demis heures nous arrivons au village.
Notre tuk-tuk nous ramènera sur les rotules.
Nous prenons congé de nos guides après une bonne bière bien fraîche.

Nous retournons au même hôtel que la veille et reprenons la même chambre.
Celle ci, très rustique pour un occidental, est pour nous si confortable après ces montagnes que nous venons de parcourir ...
Une marche éprouvante et une très belle expérience au sein de ce village Akha, bien que ça ne soit qu'un très bref aperçu de leur quotidien ...


Publié dans Laos

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J
<br /> salut!<br /> <br /> content que ça se passe toujours bien! bientôt de retour déjà! pas cool pour vous mais nous on sera content de vous revoir!<br /> pour les numéros du loto...je continue de chercher et vous tiens au courant...<br /> <br /> bises<br /> <br /> julien<br /> <br /> <br />
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